îles flottantes Uros

Situé de part et d’autre de la Bolivie et du Pérou, à 3810 mètres d’altitude, le lac Titicaca est le plus haut lac navigable au monde. Cette immense étendue d’eau douce présente une autre particularité, des îles flottantes connues sous le nom d’îles Uros. Construites par un peuple désormais disparu, les Uros sont aujourd’hui encore habitées.

Les Uros, un peuple énigmatique

S’il est incontestable que ce sont les Uros qui ont imaginé les îles flottantes pour échapper à un conflit, on ne sait en réalité pas grand-chose concernant ce peuple disparu depuis le milieu du 20e siècle.

Leur histoire se mêle étroitement à la mythologie du grand lac sacré. Nul ne sait vraiment d’où ils sont originaires. Toujours est-il qu’ils s’installent sur les bords du Titicaca. A partir du XIIe siècle, les Uros doivent faire face à l’arrivée massive et hostile d’autres peuplades amérindiennes.

Pour fuir, ceux-ci auraient alors confectionné des radeaux en totora, une plante qui pousse en abondance sur les rives. Ne pouvant retourner à terre, ils auraient décidé de lier ces frêles embarcations les unes aux autres, formant ainsi des îles. Celles-ci se déplaçaient alors librement au gré des courants et du vent sur les eaux du lac Puquinacocha, l’appellation donnée au lac jusqu’au XVIIe siècle.

Une habitante des îles Uros
Une habitante des îles Uros sur le lac Titicaca

Le mode de vire des Uros repose alors sur deux ressources abondantes, le poisson et le totora. Cette plante comparable à du roseau est utilisée pour absolument tout. En plus d’être à la base de certains plats, elle sert de matériau pour confectionner l’habitat ou encore les embarcations.

Les plus hautes îles du monde

Trente minutes dans une embarcation en bois ou en totora sont nécessaires pour atteindre les îles Uros situées à 6 kilomètres de la ville de Puno au Pérou. Cette traversée permet également de prendre conscience de la magnificence et de l’immensité du lac Titicaca.

Si le peuple des Uros est à jamais disparu, ce sont les Aymaras qui perpétuent aujourd’hui leur mode de vie. Ces descendants des Incas font en effet bien plus qu’occuper les 89 îles flottantes puisqu’ils ont également adopter leurs coutumes et leur savoir-faire.

Ce sont ainsi 1500 personnes qui habitent en permanence ce drôle d’habitat flottant qu’il faut sans cesse reconstruire. En effet, ce frêle territoire gagné sur les eaux du Titicaca n’est constitué que d’un enchevêtrement de racines de totora sur lesquelles sont empilés jusqu’à deux mètres de la partie aérienne de cette plante. Mais celle-ci se dégradant naturellement, les occupants des lieux consacrent beaucoup de temps à sans cesse rajouter une couverture fraîche de totora. Une tâche titanesque mais indispensable pour préserver ces îles entièrement biodégradables.

Une maison en totora
Une maison en totora

En plus du respect des traditions, le caractère écologique de ce lieu unique est jalousement préservé. En effet, si l’électricité a effectivement remplacé la bougie pour s’éclairer, celle-ci est 100 % solaire. Mais il s’agit bien là de la seule entorse car, pour le reste, peu de choses a évolué. Les maisons, les mobilier, la décoration, tout est confectionné de manière traditionnelle, à base de totora.

Il faut dire que ces traditions et ce territoire éphémère flottant séduisent de nombreux touristes ces dernières années puisqu’il est possible d’y passer une nuit. Sans que cela n’enlève rien au charme des lieux, cela contribue surtout à l’économie des Aymaras qui vivent de pêche et d’artisanat. Cela contribue donc indirectement à la préservation des plus hautes îles flottantes du monde qui, sans cela, disparaîtraient probablement.

Crédit photo : Planete3W.fr