marais poitevin

Surnommé la « Venise verte », le Marais poitevin est aujourd’hui menacé par la montée de la mer induite par le réchauffement climatique. A l’horizon 2100, cette zone protégée dans laquelle vivent 200 000 personnes pourrait être partiellement submergée par l’océan Atlantique.
Pour bien comprendre la menace qui pèse sur ce territoire et ses habitants, mais également pour trouver des solutions, un colloque s’est tenu fin novembre à La Rochelle.

4 000 km de voies navigables dans un cadre d’exception

Le Marais poitevin s’étend sur plusieurs milliers d’hectares, à cheval sur trois départements, la Vendée (85), les Deux-Sèvres (79) et la Charente-Maritime (17). Il est le vestige d’un ancien golfe maritime, le Golfe des Pictons, qui s’est peu à peu comblé sous les actions conjuguées de la mer par dépôt de sédiments et de l’homme qui a asséché des marécages à partir du XIe siècle sous l’impulsion de moines.

Aujourd’hui, le Marais poitevin est l’un des plus beaux paysages français façonné à la fois par la nature et l’homme. Il est également la seconde zone humide de France de par sa superficie, juste après la Camargue. De ce fait, la Venise Verte joue un rôle très important dans la préservation d’espèces souvent menacées par les activités humaines.
Ainsi, cet écosystème très riche compte par exemple :

  • 750 variétés de plantes, dont plus de 400 d’intérêt patrimonial et 126 sous statut de protection (dont 34 considérées comme très rares) ;
  • 330 espèces d’oiseaux ;
  • 63 espèces de papillons.

Outre cette richesse, le marais poitevin est parcouru par 8200 km de canaux dont 4 000 km de voies navigables, et compte 594 ouvrages hydrauliques (barrages, aqueducs, écluses, bondes, etc), le tout dans un cadre unique.

Réchauffement climatique : comment protéger le Marais Poitevin et ses habitants ?

Fin novembre, s’est tenu le colloque « Adaptation des marais littoraux au changement climatique » réunissant scientifiques, élus locaux et gestionnaires d’espaces naturels. L’objectif de ce rendez-vous s’étalant sur trois jours, anticiper la forte montée de l’océan à laquelle devra faire face la façade atlantique, et tout particulièrement le Marais poitevin.

En effet, selon les simulations les plus optimistes, le réchauffement climatique et la fonte de la calotte glaciaire vont engendrer une montée du niveau de la mer de 50 centimètres. Cette hausse va immanquablement menacer cette zone naturelle déjà située en dessous du niveau de la mer et dont le point culminant ne dépasse pas 5 mètres.
Le risque de submersion pourrait même être bien plus important si la mer monte, non pas de 0,50m, mais de 1 mètre comme le prédisent les estimations les plus alarmistes. Et ce dernier scénario n’est pas à écarter car les émissions de CO2 dans le monde en 2018 sont d’ores et déjà plus importantes qu’en 2017 qui était déjà une année noire.

En outre, le réchauffement planétaire s’accompagne de phénomènes climatiques violents toujours plus nombreux, à l’image de la tempête Xynthia qui a frappé la France en 2010. Et dans ces épisodes extrêmes, la submersion peut atteindre 2 mètres.

Outre le renforcement indispensable des digues, on comprend donc aisément toute l’urgence à envisager d’autres alternatives, notamment en matière d’habitat. Pour protéger les 200 000 personnes vivant actuellement dans la Venise Verte, la maison flottante pourrait bien être l’une de ces alternatives.