fontaine à eau

D’ici à 2050, tous les spécialistes s’accordent à dire que l’eau pourrait venir à manquer en France. En cause bien évidemment le réchauffement climatique qui déplace les zones climatiques vers les pôles et provoque des déficits pluviométriques dans tout l’Hexagone.

Pourquoi l’eau douce est amenée à se raréfier en France ?

Sur Terre, 97% de la ressource en eau est sous forme salée. Sous l’action du soleil, cet or bleu s’évapore et vient retomber sous forme de précipitations ou de condensation sur la terre ferme :

  • 1/3 ruisselle dans les rivières, lacs et autres nappes phréatiques avant de rejoindre les océans ;
  • les 2/3 restants sont accaparés par les sols, avant d’être absorbés par les végétaux via leur système racinaire. Le précieux liquide finit par s’évaporer du sol et des plantes pour rejoindre le cycle de l’eau, un phénomène nommé évapotranspiration.

Le changement climatique

L’eau n’est pas une ressource infinie, il s’agit d’un cycle permanent. Il tombe toujours à peu près la même quantité d’eau douce sur les différents continents. En revanche, avec le réchauffement climatique, c’est la répartition des précipitations qui est modifiée puisque celles-ci se décalent lentement vers les pôles.

Si le pourtour méditerranéen sera durement impacté, le déficit hydrique en France devrait atteindre de 10% à 20% d’ici à 2050, principalement durant la période estivale. Outre ce manque, la répartition elle-même des pluies dans le temps et dans l’espace pourrait poser problème avec :

  • une alternance sécheresse / pluviosité très forte pouvant entraîner des inondations ;
  • une répartition inégale des précipitations au niveau géographique, avec un déficit accru dans la moitié sud / sud-est du pays.

Une demande toujours plus importante

D’ici à 2050, les territoires vont connaître un logique accroissement de leur population. Cette démographie positive entraînera indubitablement une hausse de la consommation en eau douce pour l’alimentation, mais également la production de biens, de services et d’énergie.

Une pollution de la ressource

Rejets sauvages, algues vertes, hydrocarbures, l’eau douce disponible est régulièrement impactée par des pollutions accidentelles ou intentionnelles. Ces dernières la rendent impropre à la consommation, au moins temporairement.

Par ailleurs, on observe une augmentation de la concentration des résidus médicamenteux dans l’eau potable, car leur traitement est actuellement très complexe.

Quelles solutions pour préserver l’or bleu ?

Faire face à la raréfaction inéluctable de l’eau douce tout en conciliant les diverses contraintes, voilà le défi que doit relever la France. Grâce à la prise de conscience générale, tant dans les plus hautes sphères de l’Etat que des citoyens, des efforts conjoints sont réalisés. Parmi ceux-ci, une réduction du nombre de bains pris annuellement par les Français ou encore la traque des fuites dans le réseau de distribution.

Mais ce n’est pas suffisant en soi. Il existe tout un arsenal de mesures à même d’être déployées ou renforcées, au rang desquelles :

  • meilleure maîtrise des fuites dans les réseaux d’eau potable : celles-ci représentent toujours un gaspillage de 700 millions de mètres cubes à l’année. La moyenne nationale est de 4 litres distribués pour 1 litre perdu ;
  • réduction de la quantité d’intrants employés en agriculture car ceux-ci finissent pour partie dans les rivières et nappes phréatiques ;
  • réduction de l’étalement urbain et de l’artificialisation des sols en découlant. Ces phénomènes ont une incidence forte sur le cycle de l’eau qui n’est plus absorbée par les sols. Cela se traduit notamment par une moindre reconstitution des nappes phréatiques, une augmentation du ruissellement et des inondations plus fréquentes ;
  • réduction des prélèvements pour l’agriculture : des alternatives existent pour couvrir une partie des besoins, comme d’utiliser pour l’irrigation l’eau traitée en sortie des stations d’épuration ;
  • renforcement de la sensibilisation auprès des citoyens sur la manière de mieux maîtriser leur consommation ;
  • etc.

Une gestion renforcée de la ressource en eau douce est indispensable pour satisfaire la demande à venir et faire face à sa raréfaction. Pour autant, il revient également à chacun d’entre nous d’adopter des gestes éco-responsables pour éviter que le réchauffement planétaire ne s’accélère.